Jean Claude Lagrèze (né en 1957 à Saigon ; décédé en 1994 à Paris)
Le photographe Jean Claude Lagrèze n’a jamais cessĂ© d’explorer l’apparence, les portraits de personnalitĂ©s pour le magazine ELLE, ou d’inconnus sont ses sujets de prĂ©dilection. Il photographiait avec simplicitĂ© des gens sophistiquĂ©s et est un acteur de la scène artistique et des clubs parisiens dans les annĂ©es 1980.
Il explore toutes les nuances du N&B pour ses portraits intimistes d’artistes, mais sa sensibilitĂ© privilĂ©gie des images prises sur le vif pour cristalliser des images d’une extraordinaire vivacitĂ©.
Son langage artistique est liĂ© Ă l’histoire d’une pĂ©riode et d’un Paris Ă©mancipĂ©, crĂ©atif, attractif et fascinant, ou cĂ©lĂ©britĂ©s et aventuriers se croisent, un Paris fier de sa diversitĂ©. Il est fascinĂ© par des personnages forts et fragiles, par les artistes confirmĂ©s ou en devenir, il aime sublimer l’artiste, ou parfois pousse celui-ci vers de nouveaux horizons.
PassionnĂ© de musique depuis toujours, il photographie pour le magazine ROCK tous les mouvements musicaux qui ont fait la lĂ©gende des annĂ©es 80, Punk, New Wave, Novo, Cold Wave, Neo Romantic, Electro, Les Jeunes Gens Modernes, Batcave, Hip Hop, Techno… Curieux du moindre frĂ©missement musical, il savait anticipĂ© les Sons qui aujourd’hui encore font partis de notre environnement quotidien.
Lorsqu’il appuie sur le dĂ©clic, il saisit les acteurs de la vie parisienne, avec leur costume, leur dĂ©cor, leur grâce, l’Ă©poque ou coexiste beaucoup de personnalitĂ©s, proches les unes des autres. Il rencontre et photographie des monstres sacrĂ©s et personnages cultes comme Bardot, Bowie, Anna Karina, Marcel CarnĂ©, Esther Williams, Iggy Pop, Robert Smith, Nina Hagen, Gainsbourg, Boy George, Orson Welles, Deborah Kerr, Divine, son complice de clubbing Steve Strange, Malcom McLaren, Grace Jones, Madonna, ses amies BĂ©atrice Dalle, Julie Delpy, et tant d’autres..
Il s’est lié d’amitié avec les artistes Keith Haring, John Sex, Leigh Bowery, Steve Strange, Boy George, Willy Ninja.
L’amitiĂ© de Jean Claude Lagrèze et l’artiste amĂ©ricain Keith Haring dĂ©bute en 1983 Ă New York, Ă partir de 1984 chaque passage de Keith Ă Paris sera prĂ©texte Ă des sĂ©ances photos, cette amitiĂ© qui a durĂ© jusqu’au dĂ©cès de l’artiste a donnĂ© naissance Ă une importante archive photographique rĂ©alisĂ©e en France de Keith Haring.
Jean Claude Lagrèze organise en mars 1985 à Paris une séance photo pour laquelle il réunit l’artiste Keith Haring et leur ami le modèle Ludovic pour leur proposer que le premier peigne le corps de l’autre devant l’objectif de Jean Claude.
De 1985 à 1987, Lagrèze et Haring créent une œuvre unique à quatre mains à partir de cette séance de body painting, Jean Claude en a photographié toute la création.
Cette collaboration entre Jean Claude Lagrèze et Keith Haring parait en 2016 dans la biographie de Jean Claude Lagrèze « Paris Capitale Underground » aux éditions de La Martinière.
En 1987, il invite l’artiste performer Leigh Bowery Ă se produire Ă Paris, le photographie Ă de nombreuses occasions et contribue Ă le faire connaitre en France. Aujourd’hui ces photographies paraissent dans de nombreux ouvrages et expositions sur l’œuvre de Leigh Bowery.
En 1989 le Vogueing, mouvement des 70′ de la communautĂ© LGTB afro-amĂ©ricaine New Yorkaise, art complexe socio-culturel et crĂ©atif, sera le sujet d’une remarquable sĂ©rie de portrait en N&B. Avec Willy Ninja, les danseurs de Madonna et Malcom McLaren.
Il est le crĂ©ateur et l’investigateur des soirĂ©es très prisĂ©es des 80′. A partir de 1987, il crĂ©e les soirĂ©es Paris Aguicheur, French Touch, French Kiss, Xtravaganza, Les Incroyables, pour des lieux cultes de la scène parisiennne, Le Palace, Les Bains Douches, Le Boy, oĂą Ă©closent de jeunes DJ’s comme Laurent Garnier et David Guetta. Il est aussi parmi les premiers Ă introduire la House Music dans les clubs Parisiens.
Jean Claude Lagrèze a photographiĂ© Paris et son activitĂ© culturelle intensive, les nuits, fait le portrait de famille d’une ville qui ne dormait jamais, ses mĂ©tissages et turbulences, culte et culture de la surface, rien sans doute ne correspond mieux Ă ce mĂ©lange typiquement parisien.
Son parcours photographique tĂ©moigne sur un âge d’or innovant, festif et tolĂ©rant qui de nos jours nous manque un peu